-C’est avec un grand plaisir, Monsieur Désiré, que nous vous retrouvons à l’Opéra de Marseille pour cette Bohème que l’on peut dire arrachée à la covid19. Plaisir de vous retrouver comme metteur en scène, mais plaisir d’autant plus grand que l’on ne croyait plus à ce spectacle.
Comment s’est opéré ce retour inopiné ?
Comment s’est opéré ce retour inopiné ?
-Je dois dire que dans cette période troublée, alors que la liste des malades s’allonge et que les annulations se succèdent, six pour l’instant, l’on connaît des moments où les idées s’emballent et d’autres où l’énergie retombe et vous laisse anéanti. Mais, comme dans mes mises en scène, du très sombre naît la lumière. La lumière est venue d’un coup de fil ; Maurice Xiberras, directeur général de l’Opéra de Marseille, me demandait si j’acceptais de monter cette Bohème au pied levé alors que la production de Leo Nucci venait d’être annulée (les conditions sanitaires demandant de revoir toute la mise en scène).
La fin du tunnel, la lumière enfin ?
Oui, a été ma réponse immédiate. Peu de temps, peu de moyens, mais un grand enthousiasme partagé avec toute mon équipe. Autre désillusion ; avant d’être ouverts, les théâtres refermaient déjà leurs portes. Mais la ténacité, la détermination de Maurice Xiberras à vouloir produire ce spectacle déjà prêt, juste après la défection de la chaîne de télévision FR3, ont fait qu’une captation pour le site de l’Opéra de Marseille a pu être possible. Nous avons dû adapter les lumières qui demandent plus de contrastes pour une vidéo, mais à part cela, le spectacle est tel que l’auraient vu les spectateurs présents dans la salle. Evidemment les contraintes sanitaires nous obligeaient à aménager quelques scènes, ainsi la soirée chez Momus au deuxième acte serait plus statique pour les artistes du Choeur, Parpignol serait privé des enfants, et le tambour major ne serait vu que de loin par la foule qui le montre du doigt. Si cette Bohème est assez sombre, il faut y voir les contrastes créés par les lumières. Le noir et quelques touches de blanc, l’insouciance de ces jeunes artistes désargentés mais généreux et même la peur de Rodolfo devant la maladie de Mimi. Le mobilier aussi est symbolique avec le lit, lieu de vie et de mort, les chaises bien alignées qui s’entassent sous l’effet du chaos sentimental. Cette approche intimiste où certains sentiments sont parfois suggérés n’enlève ni le mystère, ni l’intensité des émotions. C’est une Bohème très réaliste, qui va à l’essentiel.
La fin du tunnel, la lumière enfin ?
Oui, a été ma réponse immédiate. Peu de temps, peu de moyens, mais un grand enthousiasme partagé avec toute mon équipe. Autre désillusion ; avant d’être ouverts, les théâtres refermaient déjà leurs portes. Mais la ténacité, la détermination de Maurice Xiberras à vouloir produire ce spectacle déjà prêt, juste après la défection de la chaîne de télévision FR3, ont fait qu’une captation pour le site de l’Opéra de Marseille a pu être possible. Nous avons dû adapter les lumières qui demandent plus de contrastes pour une vidéo, mais à part cela, le spectacle est tel que l’auraient vu les spectateurs présents dans la salle. Evidemment les contraintes sanitaires nous obligeaient à aménager quelques scènes, ainsi la soirée chez Momus au deuxième acte serait plus statique pour les artistes du Choeur, Parpignol serait privé des enfants, et le tambour major ne serait vu que de loin par la foule qui le montre du doigt. Si cette Bohème est assez sombre, il faut y voir les contrastes créés par les lumières. Le noir et quelques touches de blanc, l’insouciance de ces jeunes artistes désargentés mais généreux et même la peur de Rodolfo devant la maladie de Mimi. Le mobilier aussi est symbolique avec le lit, lieu de vie et de mort, les chaises bien alignées qui s’entassent sous l’effet du chaos sentimental. Cette approche intimiste où certains sentiments sont parfois suggérés n’enlève ni le mystère, ni l’intensité des émotions. C’est une Bohème très réaliste, qui va à l’essentiel.